L'agriculture industrielle, un des piliers de la faim dans le monde

Publié le par regales.over-blog.com

Gfaim On vient de passer récemment le cap du milliard de personnes qui souffrent de la faim.

Ce cap historique nous fait prendre conscience que nos préoccupations consommatrices sont à des années lumière de celles de paysans contraints d' abandonner l'agriculture pour rejoindre des bidonvilles sans lueur d'espoir pour leur avenir. Ils n'ont que une idée en tête manger et faire manger leur famille.

Parler de la faim dans le monde n'est pas un sujet qui nous invite à l'optimisme mais ne pas regarder lucidement une réalité qui existe c'est ce qui s'appelle se voiler la face. On entend parfois sous couvert de fatalisme la sempiternelle question qu'est-ce que j'y peux? et quoi faire?

On sait par certains que l'agro-pétro-industrie concurrence sur les marchés locaux des pays du Sud l'agriculture familiale de ces pays et que nos excédents de production viennent s'écouler de manière injuste sur ces marchés. Le souci est que ces produits exportés sont subventionnés par nos impôts .

Quand L'Europe exporte et que l' Afrique trinque, on s'interroge sur notre responsabilité même indirecte à cette éradication de la paysannerie familiale.

Tout le monde connait le fameux ratio selon lequel il faut 7 protéines végétales pour produire une protéine animale. Le système agricole dominant préfère, pour maximiser ses bénéfices, engraisser les vaches plutôt que les hommes.

« Mieux vaut être une vache en Europe qu'un pauvre dans un pays du Sud » disait un auteur récemment en relatant qu'une vache était subventionné à 2 Dollars par jour alors que bien des êtres dans ce monde vivent avec moins par jour.

Dans son rapport à l'alimentation, le consommateur fait un choix de société et encourager l'agriculture intensive en mettant des produits pas chers dans son caddie c'est participer à sa façon à la destruction de notre biodiversité, de nos rapports humains, de nos emplois, de nos paysans et surtout prendre part à la faim dans le monde même de manière indirecte.

De même, consommer de manière excessive de la viande c'est compromettre sa santé future et notre planète déjà bien surchauffée. C'est aussi accroitre une faim dans le monde qui ne peut que se répandre à cause de notre penchant pour la chair animale. Personne n'ignore que dans les pays pauvres, on délaisse les cultures vivrières locales pour cultiver des céréales ou du soja de surcroit OGM pour nourrir le bétail des pays riches. Quand on admet cela on regarde sa tranche de jambon de Supermarché d'un autre oeil.

Certains débats agitent l'idée que l'agriculture biologique ne peut pas nourrir la planète mais c'est vite oublier que l'agriculture intensive affame déjà une partie de l'humanité et participe à la disparition d'une agriculture familiale et vivrière. En s'enfonçant dans cette voie, on creuse la tombe de personnes innocentes. De plus, le rapport de l'ONU affirme avec raison que l'on peut doubler la production agricole pour peu que l'on utilise des méthodes agro-écologiques. (http://regales.over-blog.com/article-un-rapport-encourageant-de-l-onu-l-agriculture-ecologique-peut-doubler-la-production-mondiale-d-ici-10-ans-70242094.html ).

Il est primordial de réaffirmer que la cause essentielle de la faim dans le monde n'est pas liée à une insuffisance de denrées agricoles mais à la pauvreté extrême de populations qui ne peuvent se procurer leur alimentation faute de moyens financiers. Actuellement, on aurait les moyens à travers notre production agricole de nourrir 9 milliards d'individus mais l'indécence des inégalités sociales, la pauvreté, les agro-carburants qui mettent en concurrence les ventres des affamés et les réservoirs de nos voitures nous empêchent de résoudre ce problème récurrent. Le patron de la FAO estime qu'il faudrait investir chaque année 30 milliards de dollars pour que plus personne ne meure de faim or on ne trouve pas ces 30 milliards incroyable!! Je dirai plutôt pitoyable quand on sait que le budget militaire atteint 1200 milliards de dollars par an, celui de la publicité 700 milliards de dollars par an. (Logique du profit quand tu nous tiens!!). Ce n'est donc pas un problème de production mais d'affirmation d'un droit à l'alimentation inaliénable.

Des associations agissent sur le front de l'aide d'urgence c'est indispensable. Mais d'autres associations préfèrent agir sur les causes profondes et font ainsi le pari du développement de l'agriculture familiale pour que ces populations retrouvent leur souveraineté alimentaire.

On peut agir à son échelle locale en promouvant une alimentation relocalisée, resaisonnalisée, moins carnée. Ces modes d'alimentation ont alors une influence sur les modes de production et sur le type même d'agriculture à taille humaine.

 

Antony

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