Consumérisme: angoisse existentielle et régression enfantine

Publié le par regales.over-blog.com

 

Consumerisme selon Trabe 300NM-62cbc

D'où provient cette angoisse existentielle? D'où vient le mal-être d'un nombre grandissant de nos concitoyens? Ce malaise social, psychique est le résultat dégénaratif d'un modèle économique (le post-capitalisme) qui n'est pas en fin de vie comme le prétendent certains mais à l'aube d'une mutation pathogène. Ce capitalisme néo-libéral, non content d'être inefficace, nous conduit dans une impasse sociale, écologique, économique et politique. Il est source d'angoisse car il est générateur d'une kyrielle de frustrations, de comportements pathologiques liés à une soumission au consumérisme. La force du projet capitaliste est sa capacité à susciter la peur, l'insécurité génératrice d'inégalités sociales ( Qui oserait dire le contraire?). Notre société de croissance ne vient pas à bout du chômage créant ainsi une tension sur le marché du travail. Chacun, de peur de grossir les listes de pôle emploi, se replie sur soi, l'individualisme est donc consubstantielle au capitalisme. La croissance fragilise l'emploi par la précarisation des contrats de travail rendant la main d'oeuvre docile et corvéable. Tout travailleur est au bout du compte un chômeur qui s'ignore.

Le culte du toujours plus jette bon nombre de citoyens dans les affres de la dévotion au travail et au consumérisme. Cette croyance quasi-religieuse lui confère une emprise d'autant plus grande sur des âmes égarées que celles-ci sont en quête de sens à donner à leur vie. Cette idéolatrie économique occulte des pans entiers de notre personnalité. Non!!Nous ne sommes pas que des travailleurs-consommateurs et en remettant en cause le mythe de la centralité du travail, nous pourrions nous dégager du temps pour excercer notre citoyenneté ( se rendre au conseil municipal, lire une presse indépendante comme le sarkophage), nos qualités d'artiste ( se remettre à la guitare,si si !!) renforcer nos liens sociaux ( vive la fête des voisins!!) bref des compétences qui échappent à la marchandisation mais qui fondent notre individualité.

Insécurité politique encore quand on se laisse bercer par l'illusion de vivre en démocratie et que les périls écologiques peuvent engendrer un chaos social qui amènerait une reprise en mains despotique. Aujourd'hui, un catalogue de mesures liberticides, véritable mille-feuille législatif du totalitarisme de bon aloi, enferme chacun de nous dans un sentiment d'insécurité qui légitime des mesures de plus en plus coercitives. L'idéologie croissanciste rêverait de poser toute belle sur le cadavre de notre démocratie car le modèle néo-libéral voit en elle un obstacle dans l'application de son plan machiavélique. Pire encore, on accréditte l'idée que notre démocratie représentative serait malade et incapable de résoudre les défis majeurs qui s'imposent à nous et qu'il serait temps de lui substituer une forme de despotisme éclairé et bienveillant, une forme de démocratie d'experts censés s'occuper pour le peuple de la résolution des défis majeurs. Cette confiscation scandaleuse de la démocratie vise à la fois à dépolitiser toujours plus les citoyens pour pouvoir les contrôler et à faire main basse sur ces défis n'ont pas pour les résoudre mais pour les adapter aux besoins du productivisme et l'accumulation des profits.

Cette insécurité ressentie et distillée par le sysème trouve son apogée dans le modèle de sur-consommation qui engendre lui aussi ses dérives psychiques faites de conso-dépendance et de régression. Le capitalisme a toujours le devoir et la capacité de se renouveller sans cesse, d'explorer de nouvelles voies, de créer de nouveaux besoins. Le marketing régressif se traduit de 2 façons: tout d'abord, on utilise les ressorts marketing du souvenir de l'enfance, porteur de valeurs positives. Cette évocation enfantine est une opération commerciale pour écouler de nouveaux objets en les entourant d'un univers affectif ( Chouette moi aussi je veux ma figurine Goldorak sur ma cheminée!).livre-2-370d0

Après l'utilisation du monde de l'enfance, arrive l'infantilisation du consommateur qui est un véritable projet capitaliste doublé d'un formatage mental sournois. En effet, que peut-on vendre de plus à un adulte qui a déjà tout? Qu'est-ce qui peut attirer un individu adulte doté de réflexion capable de différer ses envies? Pas grand chose à vrai dire, il faut donc s'adresser à des êtres compulsifs, impatients, que l'on peut rendre dépendants à la consommation comme un toxico à sa dose.

Dans notre société individualiste insécurisée, l'individu croit pouvoir échapper à sa propre mort en se réfugiant dans l'évocation de son passé, dans la soumission au diktat d'un jeunisme béat. Résultat, des adultes qui veulent rester d'éternels ados s'adonnant à une consommation addictive ( aussi appelée XBOX râs des paquerettes). Le plus grave dans tout cela c'est bien la standardisation culturelle qui s'impose à nous tous (Un sorte de conso-culture de 3 à 77 ans censée nous rapprocher et nous faire communier!!) et qui s'acharne à évacuer la complexité et la richesse des êtres vivants.

On entre de plein pied dans le royaume de la superficialité et de l'égocentrisme. Ce sont des êtres repliés sur eux-mêmes et leurs objets, obnubilés par leurs futures acquisitions. Pas de place pour le débat d'idées ( jugé pas assez fun!!), la chose publique ( ringardisée!) bienvenue alors à l'île aux enfants. Un monde aseptisé, vide de sens, conso-dépendant, standardisé par des références culturelles futiles. Je ne suis pas convaincu que notre salut passera par le visionnage de tous les épisodes de Goldorak, le portrait d'Albator sur la télé.

Ceci dit les nostalgiques peuvent se consoler avec le générique.

 

Antony

 

 


 

 

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