Deviendrons-nous tous végétariens en 2050 ?
Nous mangeons trop de viande en France et nous sous-estimons à la fois les risques sanitaires et les impacts socio-économiques et écologiques de cette sur-consommation de viande.
Tout d'abord, il est prouvé scientifiquement que la consommation excessive de viande est propice à engendrer bon nombre de pathologies dégénératives ( maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancer.....) qui pourraient être évitées par un retour à une nutrition préventive chère à Christian Rémésy. Dans son livre dont j'ai donné un avis dans un article précédent, l'auteur assène une vérité non partagée pour l'instant par bon nombre de citoyens: la base de notre alimentation devrait être d'abord végétale ( céréales diverses, légumineuses, fruits et légumes) or aujourd'hui beaucoup d'entre nous ne s'imaginent pas pouvoir se passer de la viande pour constituer un repas.
Pourquoi cette hégémonie du mode carné dans l'alimentation? Les raisons sont multiples l'industrie de la viande a tellement infiltré l'agro-business que l'offre de produits d'origine animale truste les premières places. De plus, des idées préconçues selon laquelle le manque de viande entrainerait un déséquilibre alimentaire et une mauvaise santé ( Qui n' a jamais entendu la remarque selon laquelle un végétarien est une personne triste, anémiée et en mauvaise santé à cause du manque de viande? ) sont tellement ancrées dans l'inconscient collectif que la partie s'annonce difficile pour faire prendre aux gens qu'il est urgent de modifier ses habitudes.
L'autre raison provient selon moi d' une perte des savoirs culinaires. Que cuisiner d'autre qu'un morceau de bidoche? Qui connait les bienfaits des céréales et des légumes secs pour notre santé? Qui a pris le temps de découvrir la diversité du monde des céréales qui ne se limite pas au blé et au riz et les équivalences entre protéines animales et végétales? Ce savoir tombé en désuétude fait le bonheur des fabricants de plats tout préparés bourrés d'additifs qui apparaissent comme les seuls façons de se nourrir.
Manger moins de viande d'abord pour nous-mêmes. Mais, la consommation abusive de viande pose un problème environnemental majeur. Au delà du côté pas banal de l'élevage qui pose un souci majeur d'émissions importantes de gaz à effet de serre liés aux éructations des ruminants. Il y a aussi un problème tout aussi sérieux qui est la destruction de la biodiversité et des forêts pour pouvoir faire pousser du soja OGM qui servira de base à l'alimentation du bétail européen. On arrose les sols et par effet collatéral les populations de pesticides ( parfois interdit en France comme le paraquat ) qui entrainent des problèmes sanitaires graves pour ces populations locales en 1ère ligne.
On détruit l'agriculture locale vivrière de ces pays qui choisissent de se fourvoyer dans les monocultures. Les paysans sont acculés à abandonner l'agriculture pour s'entasser dans les bidonvilles et on fait donc le choix de monocultures OGM d'engraissage du bétail européen au lieu d'assurer la subsistance des populations de ces pays pauvres.
Ne rien changer à ses habitudes alimentaires c'est envoyer dans le mur la planète, les générations suivantes et bien sur soi-même si on survit à cette fichue maladie qui se penche sur notre assiette trop carnée.
Oui en 2050, les 9 milliards de terriens mangeront moins voir plus du tout de viande si on ne rectifie pas ce penchant carnivore.
N'attendons pas cette date pour modifier nos habitudes. Ce serait trop radical d'affirmer que tout le monde devienne végétarien mais plus raisonnable d'affirmer qu'on peut fortement limiter la présence des produits animaux dans nos repas en partant à la conquête de terres vierges inexplorées : le monde des végétaux aux richesses insoupçonnées.
Il est évident qu'il faut réapprendre à se nourrir et à cuisiner cela passera à la fois par une éducation nutritionnelle à tous les âges de la vie pour aider les citoyens à se constituer une assiette équilibrée et protectrice et par une refonte du système alimentaire dominant.
Antony